L’importance du travail en réseau, un outil de diffusion de l’information
Migreurop, réseau international de 40 associations et d’une trentaine de membres individuels dans 13 pays, s’est donné pour objectif d’analyser et de documenter les conséquences des politiques migratoires de l’Union européenne sur les droits des personnes, notamment dans le domaine de l’enfermement des étrangers et de l’externalisation des politiques européennes dans les pays d’origine et transit des migrants. Les activités sont principalement basées sur l’impulsion des membres du réseau.
Le travail du réseau s’articule autour de quatre axes :
Rassembler des informations.
Nommer une réalité multiforme qui ne saurait se réduire à l’image classique du camp entouré de barbelés.
Faire connaître l’Europe des camps et les mobilisations qui s’y opposent en utilisant tous les moyens de diffusion à notre disposition.
Agir à l’échelle européenne pour mobiliser contre les politiques d’externalisation du contrôle aux frontières, en favorisant les échanges entre des groupes aux pratiques et objectifs multiples, mais qui peuvent ponctuellement agir ensemble ou côte à côte.
Les actions du réseau se concentrent principalement autour de la rédaction du rapport annuel sur la violation des droits de l’Homme aux frontières et la réalisation de campagnes de sensibilisation : la campagne « Droit de regard » (1) et la campagne autour des accords de réadmission (2).
Informer, c’est avant tout connaître la réalité du terrain. Les membres associatifs du réseau sont sur le terrain, ils partagent leur connaissance avec l’ensemble du réseau lorsqu’ils sont sollicités ou envoient leurs travaux sur la liste internet de diffusion « Migreurop-membres ». Le réseau envoie également des volontaires sur le terrain dans le cadre du programme d’Echanges et Partenariats. Ces volontaires travaillent 4 mois dans une association d’accueil, membre ou partenaire de Migreurop. Ainsi, depuis 2006, Migreurop a travaillé avec plus de 20 volontaires en Hongrie, Roumanie, Espagne, Italie, Angleterre, Pologne, Turquie, Belgique, etc. Les volontaires se chargent de la récolte d’information pour le réseau, assurent le renforcement du partenariat associatif entre les membres et les partenaires du réseau, et participent au travail quotidien de l’association d’accueil. Enfin, des missions plus courtes sont également réalisées par certains de nos membres. Parfois, ce sont nos partenaires (le GISTI en France ou encore ARCI en Italie) qui se déplacent en mission, le réseau peut alors y être convié ou bien les informations sont partagées.
Une fois l’information collectée, elle peut être utilisée pour le rapport annuel du réseau ou d’autres outils comme l’Atlas des migrants en Europe ou la carte des camps en Europe.
Cette information est ensuite diffusée. Le réseau a créé à cet effet plusieurs listes internet de diffusion : la liste Migreurop générale où plus de 600 personnes (institutions, individus, associations, etc.) sont inscrites et diffusent de l’information sur les thématiques de Migreurop. Des listes plus spécifiques à certains sujets (accord de réadmission) ou à une région (Est) sont également utilisées pour la diffusion d’informations. Des veilles d’information sont utilisées par certains membres du réseau : les alertes Google sur des mots clés (3) (rétention, Migreurop, asile, immigration…), sur l’actualité européenne : agenda du Parlement, agenda des séances plénières du Parlement, etc. Les membres de Migreurop ont également leurs propres réseaux de communication, ils sont ainsi les principaux porteurs de la diffusion de l’information du réseau. Enfin, le site internet de Migreurop essaie d’être le plus complet possible. L’ensemble du travail du réseau est mis en ligne.
La diffusion de l’information se fait également dans le cadre des deux campagnes lancées par Migreurop. Le réseau a tout d’abord créé des groupes de travail pour ses deux campagnes. Ils sont ouverts aux membres ainsi qu’à toutes personnes ou associations intéressées à participer ce qui permet de réfléchir collectivement à des actions. Des réunions avec les parlementaires ont été organisées, des actions collectives Migreurop-eurodéputés ont été mise en Å“uvre. Des rencontres internationales avec nos membres et des partenaires sur les campagnes sont également régulièrement organisées en Europe et ouvertes à tous afin d’ouvrir le débat à un large public. Ces rencontres sont l’occasion de discuter ensemble de l’actualité autour du sujet étudié que ce soit l’enferment dans le cadre de la campagne « Droit de regard » ou les accords de réadmission dans le cadre de la deuxième campagne afin de réfléchir à la mise en place d’actions collectives au niveau international.
Les recours juridiques, un moyen de défense collectif
Dans des cas d’actualité et d’urgence, des actions collectives sont effectuées Des plaintes inter-associatives sont par exemple envoyées à la Commission européenne ou au Conseil de l’Europe pour dénoncer certaines situations de graves violations du droit des migrants comme ce fut le cas suite au refoulement de migrants du 7 mai 2009 d’Italie vers la Libye. Dans ce cas, les associations doivent réagir rapidement, internet et les e-mails demeurent les moyens de communications les plus simples pour joindre un maximum de personnes en peu de temps. Une association membre, un membre du conseil d’administration ou même du Bureau (4) peuvent proposer un projet de lettre. Toutefois, ce sont le Conseil d’Administration ou le Bureau qui sont le plus généralement à l’origine de ce type de document. La lettre proposée sera amendée jusqu’à ce que tout le monde soit d’accord sur la version à signer et à envoyer. Plus récemment, courant janvier 2010, le réseau a dépêché une mission Eurodéputés-Migreurop suite aux violences racistes dont ont été victimes les travailleurs saisonniers migrants à Rosarno (Italie). Dans ces cas d’urgence, le réseau et chacun de ses membre diffusent des communiqués de presse aux médias au niveau national. Ces communiqués sont également diffusés au niveau européen via les membres belges et les contacts à Bruxelles.
Migreurop souhaite développer une nouvelle voie d’action : les recours juridiques. En effet, l’utilisation du droit, en tant que tel, est à la base des activités d’une majorité des membres du réseau. Cela devient également une des priorités de Migreurop qui vient de créer un pôle juridique international afin d’intervenir sur des situations emblématiques comme illustration des effets néfastes des politiques européennes en matière d’immigration.
(1) Cette campagne demande un accès inconditionnel au lieu d’enfermement des étrangers et ce à l’ensemble de la société civile : www.migreurop.org/rubrique26...
(2) Le réseau Migreurop et ses partenaires démontrent l’opacité des négociations et du contenu de ces accords qui permettent aux États de faciliter le renvoi des personnes : www.migreurop.org/article600.html
(3) Vous pouvez entrer sur google alerte un mot clé. Le moteur de recherche vous enverra ensuite par email tout l’actualité concernant ce mot. www.google.fr/alerts
(4) Comité plus restreint que le Conseil d’Administration, composé de 6 personnes dont le président et la vice présidente)
Contact : Migreurop - CICP, 21ter rue Voltaire, 75011 Paris - France - www.migreurop.org