Tout comme l’association Quercum qui organise au Chili des permanences juridiques gratuites au coeur des quartiers populaires, de nombreuses associations en France se créent là où vivent les gens qu’elles se proposent d’accompagner. Elles installent des consultations juridiques dans ces quartiers pour que les gens n’aient pas à " aller chercher le droit ".
Ces consultations sont alternatives quand elles n’apportent pas aux personnes une réponse juridique automatique issue directement des codes, réduisant alors ces personnes à n’être que de simples consommatrices de droits. L’objectif est alors de faire apparaître leur point de vue, de leur permettre de s’approprier ce qu’elles veulent faire valoir dans la situation où elles se trouvent, de repérer leurs capacités juridiques, personnelles et collectives, à agir et changer le cours des choses.
Ces consultations partent de la nécessité exprimée par un cas concret pour, avant tout, chercher la solution souhaitée par les personnes concernées.
Le recours au droit vient après, si nécessaire, comme un moyen au service de cet objectif.
Les personnes directement concernées sont de ce fait inclues dans la démarche, pour explorer toutes les possibilités offertes par le droit. Elles sont parties prenantes et choisissent : conduire leur affaire devant un tribunal si elles le jugent nécessaire mais en connaissant la loi et en en proposant une interprétation qui leur semble juste ; ou bien, résoudre autrement le conflit, sans faire appel à l’appareil judiciaire.