Lawyers for Human Rights and Development
L\’association Avocats pour les Droits de l\’Homme et le Developpement (LHRD - Lawyers for Human Rights and Development) a été fondée au Sri Lanka en 1986. Dans un pays qui doit pour le moment faire face à de graves dissensions entre les deux principales communautés , les Tamouls et les Cinghalais, la LHRD se consacre à la défense des populations défavorisées, en les aidant dans la défense de leur droit au développement et en assurant la promotion et la protection des droits humains. Pour une meilleure diffusion de ses actions, LHRD publie un journal d\’information, le People\’s Rights : Newsletter of the Lawyers for Human Rights and Development, publié en trois langues : Cinghalais, Tamouls et Anglais. La démarche de LHRD est multiple : Elle fournit, de manière ponctuelle, des conseils aux personnes victimes d\’une violation de leurs droits. En les assistant gratuitement auprès des cours et tribunaux et en ouvrant un espace public, la Chambre du peuple (People\’s Chamber), où les gens demandent des conseils dans différentes matières juridiques et sociales. LHRD accorde une spéciale attention à la défense des droits de l\’enfant. Plus en profondeur, LHRD met en oeuvre des programme d\’éducation juridique et des stages de formation pour parajuristes. Les parajuristes sont des personnes qui, à la suite de formations dispensées par les associations locales oeuvrent dans le domaine de la vulgarisation du droit, apportent aux communautés où elles vivent une connaissance de la fonction du droit, de la façon dont on peut l\’utiliser et dont on peut le défendre. Issus de catégories sociales et professionnelles variées, les parajuristes agissent comme des intermédiaires pédagogiques, capables de faire le lien entre les réalités de la vie quotidienne et le droit. Le but de la formation est de permettre aux gens de prendre eux-mêmes conscience de leurs droits et de la protection qui leur est normalement accordée par les lois fondamentales. La plupart des problèmes présentés devant LHRD sont moins des litiges civils que des conflits avec l\’autorité, plutôt l\’abus d\’autorité. Une telle prise de conscience est, selon LHRD, la clef pour s\’assurer la maîtrise de ses droits. Quand les gens connaissent leurs droits, ils sont à même de s\’organiser, et il devient difficile pour les autorités de les en priver facilement. Dans ce sens, plusieurs programmes ont été instaurés : - un programme d\’information juridique destiné à la population en général ; - un programme d\’éducation juridique destiné particulièrement aux femmes ; - un programme mettant en oeuvre des ateliers de formation de parajuristes. Cinq ateliers ont été menés en 1995, réunissant différents groupes professionnels ou sociaux, respectivement les syndicats, les organisations paysannes, les media, les organisations féminines et les ONG de développement. LHRD publie également, dans les trois langues, une \"trousse des droits humains\". Cette trousse, destinée au public en général, reprend une analyse critique des droits fondamentaux énoncés dans la Constitution, certains cas de jurisprudence et la manière de défendre ses droits, en particulier les droits des catégories de la population les moins protégées, telles que les paysans, les travailleurs, les femmes, les enfants. LHRD attache une importance particulière à la promotion et à la protection des droits de la femme. Dans ce but, elle a mis en place un service autonome depuis 1988. Ce service fournit une aide juridique et des ateliers d\’éducation spécifiques. Il publie un journal propre destiné aux femmes, le Khanta Newsletter, édité dans les trois langues. Pour LHRD, les lois ne seront jamais justes ni équitables en ce qui concerne les femmes si ces dernières ne sont pas impliquées dans le processus de légifération. Des consultations ont ainsi été menées dans les provinces du Sri Lanka, afin d\’entendre les femmes donner leur avis sur divers sujets juridiques. Les femmes rendent compte de leurs expériences avec la loi et surtout avec les représentants de la loi, tels que les Cours et tribunaux, la police, la prison et l\’administration gouvernementale. Une fois ces informations recueillies et assemblées, LHRD entend les utiliser pour appuyer les revendications dans le cadre des réformes législatives futures. Une des avancées que l\’assocation aimerait réaliser serait de partager ses expériences avec d\’autres associations similaires en Asie. L\’idée est de partager les informations mais aussi, plus particulièrement, d\’étudier les différents types d\’Habeas Corpus (terme de droit typique au monde anglo-saxon qui désigne les garanties légales permettant d\’assurer le respect de la liberté individuelle) qui existent dans ces pays. Au Sri Lanka, aussi bien que dans les autres pays d\’Asie sous ancienne domination britannique, des milliers de personnes se trouvent en détention préventive. Cette étude détaillera les différentes lois de sécurité intérieure, qui permettent d\’arrêter des gens et les solutions qui peuvent être apportées, afin de contrer les abus et de mettre en lumière les interprétations les plus favorables de ces différentes lois pour la défense des personnes privées de leur liberté.