L’Atelier Populaire d’Urbanisme de Lille Moulins
L\’Atelier Populaire d\’Urbanisme L\’Atelier Populaire d\’Urbanisme (APU) de Lille Moulins est une association d\’habitants d\’un quartier ouvrier de Moulins, situé à Lille, ville du nord de la France. Il fut créé fin 1993, suivant en cela l\’exemple d\’initiatives similaires qui se sont développées depuis quinze ans dans la région. Les circonstances de la création Un des principaux problèmes que les habitants de Moulins devaient affronter ces dernières années était la difficulté d\’avoir accès à un logement social, ce qui les rendait dépendants de propriétaires privés souvent peu scrupuleux. En outre, la situation actuelle du quartier de Moulins ne favorise pas les familles démunies. Moulins, depuis l\’ouverture d\’une faculté de droit et d\’autres écoles supérieures en 1995 se transforme peu à peu en un quartier pour étudiants. Les promoteurs entendent profiter de cette aubaine pour remplacer d\’anciens appartements familiaux en studios. Si le rapport économique est certainement très profitable, le gain humain se révèle quant à lui désastreux, et nombre de familles se voient privées de leur logement pour faire place à des locataires plus riches ou pour favoriser les intérêts des spéculateurs immobiliers. L\’APU : un réseau de solidarité. Dès la phase de démarrage de l\’APU, ses membres se sont bien rendu compte qu\’un réseau de solidarité devait se développer autour des habitants les plus démunis, menacés d\’exclusion. L\’APU vise donc à : - défendre les interêts des habitants du quartier pour tout ce qui concerne l\’habitat et le cadre de vie ; - développer la solidarité et la prise en charge active des habitants face aux difficultés de logement et d\’urbanisme. Permanence auprès des habitants Afin de conseiller et défendre les locataires, l\’APU a fait le choix de la solidarité et non de l\’assistanat. L\’Atelier tient pour cela une permanence logement chaque semaine dans ses locaux, qui est animée par trois bénévoles et un permanent salarié. Les gens du quartier viennent là et exposent simplement leur problème. Le but n\’est pas tant de leur fournir un conseil technique que de les écouter, de leur redonner confiance et de leur faire prendre conscience qu\’ils ne sont pas seuls. Là , ils se retrouvent avec d\’autres personnes ayant des problèmes similaires aux leurs. L\’action, collective et solidaire, a pour objectif de cultiver la solidarité de voisinage par rapport à toutes les difficultés de logement. L\’APU sert d\’intermédiaire entre les locataires et les propriétaires. Cependant, l\’association n\’est pas neutre, et son action balance en faveur des personnes les plus démunies face au droit. L\’APU propose auprès des pouvoirs publics la mise en place d\’une commission qui serait chargée du réglement amiable des impayés de loyers. Elle permettrait au locataire d\’être soutenu par une personne de son choix dans une négociation avec le bailleur, négociation qui serait animée par une personne neutre. L\’objectif est de redonner au locataire sa dignité dans une procédure de règlement à l\’amiable, plutôt que de se voir imposer des plans d\’apurement qu\’il ne peut pas honorer. Information et sensibilisation L\’action d\’information et de sensibilisation de l\’APU est également multiple. L\’association oeuvre auprès des familles, des pouvoirs publics et du public : - des familles : par une campagne d\’information axée sur les risques d\’expulsion, ou directement en trouvant avec elles des solutions qui leur évitent d\’être expulsées. Bien souvent l\’information sert à faire connaître leurs droits à des gens qui s\’imaginent n\’en posséder aucun. Plus que la méconnaissance du droit, le sentiment de ne pas être concerné par le droit, de ne pouvoir imaginer que le droit ne sert pas uniquement les nantis, les propriétaires qui, souvent, n\’hésitent pas à expulser leurs locataires d\’une manière contraire au droit. La simple information permet parfois de révéler l\’abus. Un simple exemple : un propriétaire, désireux d\’expulser son locataire, change la serrure de l\’appartement qu\’il loue. La première réaction du locataire sera sans doute de se rendre à l\’Armée du Salut, mais certainement pas de se rendre dans le commissariat de police le plus proche, sur la base de son droit de porter plainte pour violation de domicile. - du public : des informations sont diffusées de diverses manières afin de faire connaître les situations qui existent. Un journal de quartier \"Paroles à Moulins\" est diffusé depuis 1995.