Ce texte analyse les influences réciproques de la loi et des mouvements spontanés issus de la population. L\’auteur étudie spéciale-ment le droit associatif pendant les périodes suivantes : * de 1964 à 70 : sous le Gouvernement démocrate-chrétien, des groupes de quartier commencent à s\’organiser autour des problèmes de la vie quotidienne, souvent avec le soutien de travailleurs sociaux, juristes, d\’organisations populaires, politiques ou religieuses. Leurs pratiques au quotidien deviennent un facteur de changement et suscitent en 1968, la promulgation de la loi sur les \"juntas de vecinos\". Après cette date, l\’expansion des \"juntas\" favorise une prise de conscience populaire qui s\’expri-me dans les élections de 1970 et la mise en place du Gouvernement d\’unité populaire. * de 1970 à 73 : les \"juntas\" profitent des opportunités offertes par l\’Etat et deviennent de véritables canaux de participation et d\’intégration à la vie publique locale et même nationale, tout en gardant leur indépendance vis-à -vis des autorités. * après 1973, les \"juntas\" deviennent des groupes de contrôle des quartiers et perdent leur indépendance. Cependant, le mouve-ment associatif continue à se développer sous la dictature, comble les vides laissés par l\’absence de parlement, partis, syndicats : naissance de comités de chômeurs, associa-tions de parents de disparus, centres artisanaux, cantines, etc.