Les jeunes ont des problèmes particuliers et font l’objet d’une législation propre ; ce double constat suffirait à légitimer la création du SDJ. Mais le SDJ ne se limite pas à cette spécificité ; abordant l’ensemble des problè-mes auxquels sont confrontés les jeunes pour avoir accès au droit, il est ainsi conduit à dépasser le cadre strictement juridique. - Le problème de l’accès au droit se pose de façon encore plus cruciale pour les jeunes que pour les adultes qui sont plus expérimen-tés et plus respectés. - Les jeunes se plaignent d’un manque d’écoute de la part des parents ou des institu-tions judiciaires, notamment dans les cas de divorces. - Ils ont souvent besoin d’un soutien face aux adultes qui exercent une certaine autorité sur eux et face auxquels ils se sentent démunis, parents, employeur ou propriétaire de leur logement. - Les jeunes arrivent à la permanence avec des problèmes et en repartent avec des droits dont ils n’avaient pas conscience auparavant. Au SDJ, ils entendent un discours inhabituel. Les institutions traditionnelles ont en effet plutôt l’habitude de parler de devoirs et les jeunes ne réalisent pas qu’ils peuvent, eux aussi, avoir des droits. Le problème de l’accès au droit par les jeunes soulève donc des difficultés particulières. Mais, au-delà de l’aspect juridique, le SDJ est amené, en accueillant ces jeunes, à pren-dre en compte toutes sortes de données et à aborder un autre problème lié aux droits : celui de l’identité sociale et de la citoyenneté. Parmi les jeunes qui viennent, nombreux sont ceux qui recherchent des repères pour des raisons diverses : parce qu’ils sont immigrés ou parce qu’ils sont en situation économique et sociale très précaire mais, dans tous les cas, "l’approche juridique et l’utilisation du droit pour résoudre une situation difficile ne peut faire l’économie d’une écoute globale de l’histoire de notre interlocuteur, d’une aide dans le repérage des systèmes de valeurs culturelles dans lesquelles il fonctionne". Identité et citoyenneté sont des problèmes avec lesquels le SDJ est familiarisé. Il s’agit donc pour lui de donner aux jeunes les moyens d’être des citoyens à part entière, responsables grâce à la connaissance du droit et de leurs droits et grâce à la prise en charge de leurs problèmes par eux-mêmes. Si le problème de l’accès au droit des popu-lations défavorisées est connu, celui des jeunes l’est nettement moins. Le SDJ a donc le mérite d’attirer l’attention sur cet aspect et de nous montrer la complexité d’un pro-blème touchant une population qui manque encore de repères et n’est pas établie. De plus, ce document est particulièrement révélateur de l’importance du droit dans l’exercice de la citoyenneté et dans la quête d’une identité sociale.