Le secrétariat à la justice argentin constate que dans une société où de larges couches de la population ne peuvent satisfaire leurs besoins fondamentaux ; le droit ne remplit pas son rôle. L’état doit poursuivre deux objectifs : il doit d’une part assumer de façon active, dans un contexte de crise profonde et structurelle, son rôle d’agent d’intégration de l’ensemble de la population ; il doit d’autre part, générer des mécanismes permanents visant à ce que le droit, produit ou reproduit, provienne de la réalité sociale et non d’une élaboration technique et académique, de façon à garantir, par le soutien et la participation populaire, l’état de droit. Ces deux objectifs expliquent que ce soit un secrétariat d’état qui lance l’initiative d’un tel programme : formation juridique communautaire, information massive en langage courant, formation d’agents spécialisés provenant des organisations sociales, création de lieux d’échange entre l’Etat, les organisations sociales et les professionnels du droit. Les destinataires principaux de ce programme sont les organisations populaires. Le Secrétariat estime que la quasi totalité des Argentins sont intégrés d’une façon ou d’une autre dans une organisation (syndicat, structure de quartiers, ...). Il cherche par leur intermédiaire à toucher la base sociale qui aura ainsi une connaissance critique du droit, et d’où surgiront les initiatives, les demandes juridiques, ainsi que les agents qui recevront une formation juridique plus spécifique. Avec leurs représentants seront créés les lieux d’échange permanent dans le domaine juridique afin qu’il y ait un retour vers l’Etat de demandes et de propositions en provenance de la communauté. Un projet pilote est prévu pendant 18 mois dans 3 zones du pays, une période d’expansion pendant 42 mois dans 10 zones, avec comme finalité la permanence de ce programme.