CADI (Comité d\’action pour le développement intégré) est une association qui \"s\’occupe de la vulgarisation des lois et textes légaux en milieu rural afin d\’aider les gens à connaître leurs droits et devoirs et contribuer ainsi au développement harmonieux de la population\" principalement dans la zone d\’Uvira, Région du Sud Kivu. Le document comprend trois parties : * Le compte rendu d\’un séminaire organisé par CADI en Décembre 1988 sur \"la vulgarisation de la loi en milieu rural\". Il s\’est déroulé en Swahili, langue locale, avec le concours d\’un avocat de Bukavu. Le bref historique de CADI, présenté au cours de ce séminaire montre d\’une manière très intéressante son évolution. En 1978, l\’idée de créer un Comité est partie d\’un constat et d\’une conviction. Constat que les populations, d\’une manière constante, étaient victimes d\’arrestations arbitraires, d\’amendes illégales, de rançonnements ; que ces pratiques courantes étaient favorisées parce qu\’il y avait d\’un côté les détenteurs du pouvoir de l\’Etat, à la recherche de l\’argent par tous les moyens, de l\’autre la population, paralysée par la peur, le manque de solidarité et par l\’ignorance des lois et textes en vigueur. Conviction qu\’en aidant les paysans à sortir de cette ignorance et en éveillant leur conscience collective sur les problèmes d\’injustice, ils deviendraient capables de défendre leurs droits lorsqu\’ils sont lésés et ainsi capables de changer la situation. * Quelques réflexions sur l\’orientation de CADI. Cette deuxième partie présente trois aspects significatifs : - L\’influence, l\’empreinte à travers tout le texte, des séminaires organisés par la Commission Internationale de juristes, sur les services juridiques en milieu rural en Afrique. - La volonté de l\’équipe de CADI d\’aider au développement de son pays et la conviction que ce développement est lié à la transformation des mentalités. - Un plan d\’action de 1989 à 1993. * Le rapport d\’activités 1989 (activités de 1987 à 1989). Très détaillé et appuyé par des éléments statistiques il fait ressortir d\’une part les activités de formation et d\’autre part les activités de conseil et de médiation. Plusieurs tableaux montrent les thèmes de formation et la progression fulgurante de la participation aux séminaires d\’année en année, ainsi que les situations de conflits (entre particuliers et entre particuliers et les autorités) \"arrangées\" (selon l\’expression du rapporteur) par les interventions de CADI. Bien que le programme n\’ait pu être mis en oeuvre totalement, faute de moyens, CADI fait une évaluation très positive du travail de sensibilisation : - les paysans prenant conscience de leurs droits et devoirs se libèrent de leurs peurs et deviennent capables de se défendre ; - certains agents de l\’ordre, commencent à modifier leur comportement ; - les sessions de formation et les visites ont permis à CADI de répertorier dans chaque village des \"leaders naturels\" à qui la formation de para-juristes sera destinée.