Cet ouvrage est composé d’une partie des contributions présentées lors du colloque de Lima en 1987 qui a rassemblé 40 partici-pants à l’initiative de la CIJ (Commission Internationale de Juristes) et de la CAJ (Comisión Andina de Juristas). Il vise à montrer le rapport très dynamique entre les normes et les mécanismes qui cherchent à reproduire la situation actuelle de marginalisation des populations rurales pauvres, de domination, et les règles et pratiques qui vont renforcer les organisations et la possibilité d’auto-administration de ces populations. L’expérience des services juridi-ques privés en zone rurale afin d’aider les populations rurales à se renforcer pour défendre leurs droits est en effet très variée et très intéressante. Dans une première partie concernant les aspects généraux, une contribution présente la notion et l’intérêt de services juridiques "innovateurs", alternatifs, tandis qu’un anthropologue expose ensuite ce qu’est une communauté dans les Andes : la communau-té se réserve le droit de propriété sur son propre territoire ; elle est un système qui a sa propre logique interne. Il suggère de consolider cette forme d’organisation ainsi que la propriété communautaire de la terre, et de concevoir une législation permettant de développer le concept d’état plurinational. Les parties suivantes développent les thèmes relatifs à la nécessité de renforcer l’autonomie des organisations et des communautés paysannes, aux services juridiques, au rapport entre droit étatique, communauté et règles coutumières, et cela dans cinq pays : Bolivie, Colombie, Chili, Equateur, Pérou. Pour la Colombie notamment de nombreux exemples d’organisations travaillant dans ce domaine sont donnés, et une contribution développe l’action du Conseil Juridique du Conseil régional indigène du Cauca (CRIC) qui constitue une expérience très intéressante de renforcement du pouvoir de négociation d’une organisation indigène grâce à un service juridique.