Le "préambule nécessaire" de cette contribu-tion, présentée lors du séminaire-atelier "Droit alternatif, démocratie et transforma-tion", à Saint-Domingue en Juin 1989, sous l’égide d’ILSA, indique que l’idée de départ était de commencer à analyser les méthodes de travail des organisations dominicaines qui ont des activités de service juridique. Or ce travail s’est heurté à deux obstacles princi-paux, l’un théorique : l’absence de méthodes élaborées spécifiquement pour ce pays ; le second obstacle contribue à expliquer le pre-mier : sur sept associations contactées, très peu se sont montrées disposées à coopérer. Le travail présenté ici analyse la société dominicaine, les spécificités de ses structures et de son système politique, et rappelle la nécessité de se servir du droit comme instrument de changement vers la création d’institutions démocratiques participatives que les masses considéreront véritablement comme les leurs. Il met l’accent sur la nécessité d’élaborer une méthodologie de travail sur le droit alternatif, adaptée à la République Dominicaine. Mais il met aussi en évidence les compor-tements des organisations concernées, qui entravent tout travail en commun et portent même préjudice à la réalisation de leurs objectifs. Les auteurs critiquent ainsi notam-ment la spécialisation excessive des organisa-tions convaincues que le secteur des services juridiques dans lequel elles travaillent (prise de conscience, assistance juridique...) ou le groupe bénéficiaire choisi sont les plus efficaces ou les plus pertinents pour atteindre les buts recherchés. C’est surtout le manque de coordination qui est regretté ici : il a entraîné l’impossibilité de systématiser les expériences des groupes, de doter ceux-ci d’une mémoire permettant d’éviter des efforts inutiles, de répéter des erreurs. Il a également des conséquences négatives sur le travail concret des services juridiques et la poursuite de leurs objectifs. C’est le manque de coordination qui a rendu impossible jusqu’ici la création d’un cadre théorique de travail ancré dans la société dominicaine.