L’Association D-PALOMAS (Derecho y Dignidad para los más pobres) nous présente deux études, significatives des difficultés de la reconnaissance et de la défense des droits de l’homme pour tous, la première sur "l’assistance judiciaire en Europe" et la deuxième sur "le mineur devant ses juges, ou l’enfant pauvre de la justice". A partir du traitement de ces sujets, les avocats de D-PALOMAS, proposent deux thèmes de réflexion : 1. Comment faire accéder les plus démunis aux instances judiciaires ? Comment les aider à faire reconnaître leurs droits devant les autorités compétentes ? Le manque de moyens suffirait-il à rejeter leur demande ? 2. L’enfant, quelle que soit sa condition sociale, reste une personne démunie. Comment faire entendre sa parole et le faire passer du statut de l’enfant-objet à celui de personne juridique ? La jeunesse serait-elle irrémédiablement liée au qualificatif "d’incapable" ? Ils en profitent, entr’autres, pour s’interroger sur leur déontologie et rappeler des évidences oubliées, pas par eux, car elles soutiennent leur pratique. . Au niveau de la consultation, la capacité d’écoute, sans laquelle aucun cheminement ne sera possible, l’expression claire et simple et la faculté d’encourager à l’action si elle est source de reconnaissance d’une plus grande dignité. . Au niveau de la procédure, le souci permanent d’informer la personne, de la rendre actrice de son procès et la disponibi-lité à l’écoute téléphonique sont absolument nécessaires. . Au niveau de la plaidoirie, savoir se rendre porteur d’un vécu. . Quant au suivi du dossier, l’après-jugement est de toute importance. Un droit n’est véri-tablement reconnu qu’à partir du moment où il s’exerce. Et face aux difficultés rencontrées (du fait du grand nombre d’analphabètes, des problèmes soulevés par les déséquilibres mentaux non reconnus incapables majeurs...) ils se posent deux questions : 1.Faut-il une formation professionnelle pour les avocats qui s’occupent de la population défavorisée (formation médicale, psychologi-que, sociologiquement). 2.Le souci légitime de "faire tourner" un cabinet, de le rentabiliser, ne risque-t-il pas de pousser à bâcler, voire à nier la défense des droits de toute personne humaine, dans la mesure où le plus démuni a besoin de trois fois plus de temps, et que les rétributions qui sont allouées aux avocats sont trois fois moindres (sauf en Allemagne).