Comprendre que le droit n’est pas neutre ni extérieur à soi, mais qu’il a un contenu politi-que, qu’il peut renforcer certaines domina-tions ou les maintenir, mais qu’il peut aussi servir d’instrument pour un changement à condition d’être réapproprié par des person-nes qui ne vont plus seulement le subir. Ces idées ont été à la base de différents mouvements très actifs en France notamment dans les années 70. Elles ont débouché sur de nombreuses pratiques reposant sur une démarche alternative. Ces démarches retrouvent un nouvel intérêt aujourd’hui avec le foisonnement d’associa-tions émanant des secteurs populaires qui peut être constaté dans certaines villes, et le développement de lieux de médiation comme moyen de contribuer également à la restruc-turation d’un tissu social désagrégé. Juristes Solidarités, ONG et réseau créé par certains acteurs de ces expériences reprend ces relations, ces contacts avec des pratiques alternatives de droit, mais situe son action dans un cadre international. Les actions que Juristes Solidarités favorise, ainsi que sa démarche Sud-Nord, Nord-Sud, participent d’une même dynamique favorable à un déve-loppement autonome. On peut constater que le domaine juridique est généralement délais-sé quant il s’agit d’aborder les questions de développement. Pour Juristes Solidarités au contraire, faire en sorte que les personnes ne subissent plus le droit, mais le connaissent, l’utilisent, qu’il y ait une participation croissante des secteurs jusque-là marginalisés, va entraîner un approfondissement de la démocratie et contribuer à un développement autonome. Pour cela, Juristes Solidarités soutient dans les pays du Sud et du Nord, les groupes qui ont des pratiques alternatives de droit, c’est-à -dire qui utilisent une démarche visant à rendre les personnes concernées, actrices et productrices dans le domaine du droit. A travers la construction d’un réseau international sont tentées la mise en contact de groupes des différents continents et la création d’une dynamique de travail. La réflexion sur le droit est aussi importante pour la démocratie au Nord comme au Sud. Le rassemblement d’informations, les contacts avec des pratiques dans les autres continents ne peuvent qu’être bénéfiques pour enrichir, conforter ces pratiques du droit au quotidien