Depuis l’ouverture au Sri-Lanka d’une zone de libre échange, en 1993, la situation des travailleurs dans ce pays s’est détériorée. Le mouvement syndical y est faible, malgré sa longue histoire. Aujourd’hui, malheureusement tributaire des partis politiques, il est divisé par des luttes partisanes. La grave conséquence de cette division est que les employeurs n’hésitent pas à exiger du gouvernement de modifier des lois protectrices des travailleurs en restreignant les droits de ces derniers, voire en les abrogeant. Créé en 1982, ITGWU (Industry and Trade General Workers Union) est un syndicat, mais différent des autres au Sri Lanka car il n’est affilié à aucun parti politique. Son action consiste essentiellement à informer les travailleurs sur l’existence des lois protectrices du travail et sur l’importance de lutter en faveur de leur sauvegarde. Il donne ainsi la possibilité aux travailleurs et, en particulier, aux jeunes femmes, de sortir de leur ignorance et de réduire, grâce à la connaissance de leurs droits, la position de force de l’employeur. Fort de ses convictions, le syndicat organise, à côté de ses actions d’information aux droits des travailleurs, et en collaboration avec les travailleurs eux-mêmes, des campagnes de pétition auprès du gouvernement afin de protester contre toute tentative de retrait des lois les protégeant. Le syndicat essaie de rendre les lois relatives au droit du travail plus accessibles aux travailleurs en les traduisant dans la langue locale. Ces derniers ont ainsi la possibilité de s’en servir comme d’un véritable outil de revendication ; la connaissance du droit n’étant plus réservée aux seuls juristes et élites. Enfin, en 1991, ITGWU a lancé un programme de formation juridique qui a permis de former des responsables syndicaux capables de négocier avec les conseils d’administration des entreprises et de peser dans leurs décisions. Depuis, ITGWU bénéficie du soutien d’avocats sensibilisés à cette problématique, qui l’aident, dans le cadre de ce programme, à organiser des séminaires et des ateliers destinés à former des travailleurs sociaux, défenseurs du droit du travail.