La maison des droits sociaux

Casa di Diritti Sociali




1 NĂ©e en 1991, l’expĂ©rience de la maison des droits sociaux est partie de la pratique d’un groupe d’usagers, qui ont dĂ©cidĂ© un jour de se mettre ensemble pour dĂ©fendre l’accès effectif Ă  leurs droits (droit Ă  la santĂ©, au logement, …). 2 Le premier siège de l’association se trouvait dans un bâtiment vide occupĂ© par diverses associations. Cette occupation a durĂ© 10 ans avant que celles-ci ne se fassent expulser du lieu. La maison des droits sociaux a cependant rĂ©ussi Ă  nĂ©gocier avec la municipalitĂ© la mise Ă  disposition d’un autre local dans le quartier, permettant Ă  ses membres de continuer Ă  dĂ©velopper leurs activitĂ©s. 3 La maison des droits sociaux est actuellement implantĂ©e dans un quartier de la ville oĂą vivent de nombreux immigrĂ©s. L’un de ses axes de travail vise donc Ă  permettre Ă  ces personnes d’avoir un accès effectif aux services publics, de s’orienter dans les procĂ©dures administratives pour qu’ils puissent faire valoir leurs droits. La maison des droits sociaux reste cependant ouverte Ă  toute personne ayant besoin d’information ou d’avoir accès Ă  un service de base (mĂ©decin, assistante sociale…). Un suivi juridique, social et psychologique est notamment proposĂ© Ă  ceux qui se trouvent dans une situation particulièrement difficile. 4 L’accueil est perçu comme le point de dĂ©part d’un parcours visant Ă  conduire les personnes vers plus d’autonomie. Le travail des intervenants de la maison des droits sociaux doit permettre Ă  ces dernières de reprendre leur vie en main et de pouvoir faire leur propre choix. Le centre constitue un lieu d’expĂ©rimentation de diverses pratiques sur l’accès aux droits sociaux. 5 Ainsi, des avocats ou juristes bĂ©nĂ©voles sont rĂ©gulièrement prĂ©sents pour informer et orienter les personnes sur toutes les questions concernant leur vie quotidienne. Les militants de la maison des droits sociaux soulignent l’importance de prendre en compte la globalitĂ© de la situation des personnes : les difficultĂ©s d’accès aux soins, au logement, Ă  une information juridique, … Les avocats qui interviennent ont l’habitude de travailler au sein de permanences sociales et ne se placent pas dans la position de ceux qui dĂ©tiennent le savoir. Leur rĂ´le est simplement de permettre aux gens de faire les choix nĂ©cessaires. Ils n’interviennent jamais seuls et sont toujours accompagnĂ©s de travailleurs sociaux prĂ©sents pour faire le lien, s’assurer que la communication passe correctement avec l’avocat et que les demandes formulĂ©es par les personnes sont bien entendues et comprises. 6 Pour toucher Ă©galement les personnes Ă  qui l’information sur l’existence de la maison des droits sociaux ne parvient pas ou qui n’osent pas en franchir la porte, les avocats se rendent rĂ©gulièrement dans la rue. Ils y effectuent des permanences et y diffusent des informations. 7 Ce travail de rue est notamment menĂ© auprès de garçons mineurs, le plus souvent Ă©trangers, victimes de la prostitution. Une Ă©quipe composĂ©e d’un travailleur social, d’un avocat et d’un mĂ©diateur culturel va ainsi Ă  la rencontre des jeunes. L’avocat est particulièrement chargĂ© de faire le point sur leur situation par rapport Ă  leur sĂ©jour en Italie. Une loi italienne prĂ©voit que lorsqu’un mineur Ă©tranger a Ă©tĂ© prĂ©sent sur le territoire italien pendant 3 ans et qu’il a suivi un programme de rĂ©habilitation pendant deux ans, il peut obtenir la nationalitĂ© italienne Ă  sa majoritĂ©. Mais cette loi est d’une part peu connue des jeunes et d’autre part inadaptĂ©e aux rĂ©alitĂ©s des jeunes qui ont dans leur majoritĂ© autour de 16 ans Ă  leur arrivĂ©e dans le pays. 8 Les recours juridiques effectuĂ©s devant les tribunaux pour Ă©viter les expulsions sont gĂ©nĂ©ralement travaillĂ©s en coordination avec d’autres associations qui s’occupent de mineurs en situation difficile. Les associations ont ainsi rĂ©ussi Ă  influer sur la jurisprudence : dans 3 ou 4 cas, les juges ont dĂ©cidĂ© de ne pas interprĂ©ter strictement la loi et de ne pas expulser les jeunes majeurs, mĂŞme lorsqu’ils ne rentraient pas dans les critères stricts de la loi (3 ans de prĂ©sence, …), Ă  condition qu’ils soient en possession d’un contrat de travail. 9 L’une des finalitĂ©s de la maison des droits sociaux est de permettre la rencontre entre les gens, la naissance de solidaritĂ©s et d’appuyer ainsi l’émergence d’éventuelles actions collectives afin de ne pas se placer uniquement dans le cadre de services individuels.


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Mots-clĂ©s Action juridique et judiciaire - Droit au logement - Exclusion sociale - Permanence juridique - Professionnel du droit - RĂ´le de l’Etat - Travail -

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